Die Geschichte des Klosters
La place de la Cathédrale et Le Prieuré dans la ville médiévale
Amiens s’est implantée sur le versant Sud de la Vallée de la Somme, sur la dernière terrasse alluviale. La nature du terrain et l’implantation de la ville jouent un rôle très important dans la construction de la cathédrale Notre-Dame puisque le calcaire constitue un matériau de construction abondant et la présence de la Somme permet l’acheminement des matériaux de construction.
La cathédrale Notre Dame d’Amiens, construite pour l’essentiel au XIII siècle, entre 1220 et 1288, n’est pas une arche sainte flottant au milieu des eaux. Elle s’insère physiquement, dans un écrin urbain qui l’enserre et l’élève. Au cœur de la cité, le quartier colonial lui offre à la fois cette protection symbolique et un cadre qui s’anime au rythme des aléas de l’édifice gothique.
Le quartier colonial ou quartier des chanoines représente un ensemble quadrangulaire formé de quatre rues, appelés cloîtres, au sud de la cathédrale
Amiens vers 1130, quelques années après l’établissement de la commune, essai de restitution de la
topographie urbaine (J. Estienne et F. Vasselle, Le Bel Amiens, Ed. Martelle, Amiens, 1991, p.77.
Avec l’aimable autorisation de M. Vasselle).
On distingue ainsi la (1) rue Notre Dame ou le premier cloître (actuelle rue Cormont), la plus ancienne. A l’angle du cloître Notre Dame, (2) le cloître de l’Horloge (actuelle rue Porion mais également rue du Prieuré et de La Résidence Le Prieuré) tire son nom tardif de l’horloge située sur le flanc sud de la cathédrale. Avec son profil en courbe, cette rue demeure relativement étroite ; elle abrite outre les hôtels de Chanoine rebâtis en pierre de taille au cloître XVIII siècle, la maîtrise des enfants de chœur et le réfectoire.
(3) Le cloître de la Barge la prolonge selon un axe est-ouest occupant la partie méridionale du cloître. (4) Le cloître Saint Nicolas (actuelle Robert de Luzarches) ferme ce quadrilatère canonial.
La rue du cloître de l’horloge (1) est rebaptisée aujourd’hui rue Porion qui tient son nom de Louis PORION né à Amiens le 1er août 1805 et mort le 9 janvier 1858 qui fut le représentant des Assemblées Constituantes et Législatives, conseiller général, chevalier de la Légion d’Honneur et Maire d’Amiens du 5 mars 1848 au 5 décembre 1851. Il repose au Cimetière de la Madeleine.
La Charte de Thierry Ier, évoque, au XI siècle, l’amortissement d’une trentaine de maisons coloniales. Bien que leur existence soit sans doute antérieure, il faut attendre le XII siècle pour que les désignations de maisons coloniales se multiplient. A l’intérieur des limites du quartier colonial, on compte une quarantaine d’habitations dont la plupart sont destinées au logement des chanoines.
Au lieu et place de l’hôtel Le Prieuré se trouvait une de ses demeures de chanoine.
Ces maisons, de loin les plus belles et parmi les plus grandes de la ville font de ce quartier une vitrine éclatante de la puissance coloniale.
Le Prieuré situé à l’ombre des tours de la cathédrale, est un établissement, en partie du 17è siècle, avec des fondations plus anciennes, des bases du XII et XIII siècle.
Il fait partie de l’immeuble remodelé au XVII siècle de l’îlot que l’on appelait Enclos du Chapitre. C’est là que résidaient les Chanoines de la Cathédrale, chacun occupant un immeuble avec sa domesticité.
La Révolution de 1789 perturba le ronronnement multiséculaire de la vie capitulaire.
Après la Révolution, les chanoines du Chapitre restauré par le Concordat, s’installèrent du côté la place Saint Michel.
Le Prieuré fut acheté et occupé par trois familles successives durant le XIX siècle. Deux de ces familles figurent à l’Armorial Picard : l’une d’entre elle, au moment de l’engouement néo-gothique, fit aménager dans ce style les bâtiments donnant sur la cour, y compris une chapelle qui subsiste toujours.
Le nom Le Prieuré donné alors à l’hôtel est le vocable actuellement porté. Il semble qu’en raison de l’ancienneté, on aurait pu l’appeler : L’HOSTELLERIE DU CHAPITRE
La façade de l’hôtel Le Prieuré est également chargée d’histoire un peu plus récente. Albéric de Calonne dans son histoire de la ville d’Amiens écrit :
« L’ordonnance militaire du 1er mars 1768, qui prescrivait de numéroter les maisons, afin de rendre plus facile la répartition du logement des troupes, reçoit son exécution, en 1775 ». En exergue, l’auteur nous donne quelques exemples de maisons qui portent encore cette numérotation.
Jacques Foucart et M.Leclercq ont fait le même exercice, un siècle après et donnent le résultat de leurs recherches dans le bulletin de la SAP du 3° trimestre 1998. On commence par la rue des Rabuissons, aujourd’hui : Rue de la République qui était numérotée de 1 à 35. Il reste encore le chiffre « 09 » qui est devenu le 56 rue de la République. La rue la plus prolifique est la rue Porion avec 5 numéros. Les numéros 4644 et 4645 correspondent aux numéros 8 et 10 actuels. Le numéro 4639 correspond à l’hôtel Le Prieuré.